Dans l’univers des entreprises formelles au Burkina Faso, l’on compte la société agroalimentaire spécialisée dans la transformation de la pâte de manioc en « attiéké » dénommée « NanAlim ». Ce « géant », dans la transformation du manioc et conforme à la Norme de qualité burkinabè (NBF), en attendant d’autres niveaux de qualité supérieure, se situe dans la commune de Pabré, à quelques encablures de la ville de Ouagadougou. Sa promotrice et directrice générale, Sabine Zoumbara/Nana, dont le chiffre d’affaires s’élève à plus de 200 millions FCFA et qui emploie 20 permanents et 50 contractuels, force l’admiration dans le concert des entreprises agroalimentaires au pays des Hommes intègres.
« Au début, c’est l’Association féminine Teg-Taaba pour la survie des rapatriées de Côte d’Ivoire (ATETASR) que j’ai connue à Kilwin. J’ai cheminé avec elle en collaboration avec la Fédération des industries agroalimentaires du Burkina (FIAB) pour des questions de qualité dans leurs productions. Aujourd’hui, c’est une unité de transformation qui répond aux normes de qualité ».
Ces propos émanent de l’ingénieure agroalimentaire spécialisée en qualité-environnement, Fatima Segda/Sabo, en rapport avec la société agroalimentaire NanAlim, un « géant » dans la transformation de la pâte de manioc en « attiéké », dans la commune rurale de Pabré, à quelques encablures de la ville de Ouagadougou. Cette unité industrielle dont la Directrice générale (DG) et promotrice est Sabine Zoumbara/Nana, répond à toutes les directives de la Norme de qualité burkinabè (NBF).
Employant 20 permanents et 50 contractuels et recevant des stagiaires issus des universités du Burkina Faso, l’entreprise NanAlim, avec un chiffre d’affaires de plus de 200 millions F CFA, force l’admiration dans l’univers des sociétés agroalimentaires au Burkina Faso. C’est une véritable industrie qui se dresse « majestueusement » dans cette localité de la capitale burkinabè composée d’un service administratif où est affiché un règlement pour le personnel et d’un complexe de transformation de la pâte de manioc en « attiéké ».
Dans l’enceinte de l’usine, avec l’aide du Directeur général adjoint (DGA), l’ingénieur en industrie agro-alimentaire, Kiswendsida David Armel Ouédraogo, nous découvrons, habillés de blouse et de bonnets blancs, les consignes suivantes : « port de tenue obligatoire, interdit de bavarder, de manger, de fumer dans l’unité ».
Des sacs de pâte de manioc de l’Ouest-Burkina et de la Côte d’Ivoire
La zone de production comporte plusieurs compartiments ouverts, à savoir la salle de réception de la matière première (pâte de manioc) contenue dans des sacs de 100 kilogrammes (kg) provenant du grand Ouest (Orodara, Banfora, Bobo-Dioulasso), de la Côte d’Ivoire et conservables jusqu’à trois mois. Selon la cheffe de production, Mamina Paré, grâce à l’ingéniosité de la promotrice de la société, autrefois, l’« attiéké » qui était obtenu en écrasant les tubercules est maintenant fait à base de la pâte de manioc qui peut atteindre deux tonnes par jour pour produire l’attiéké frais et déshydraté.
« Du magasin, on entre dans la deuxième salle de délayage où il y a de la pâte diluée dans l’eau contenue dans des récipients pour diminuer ou augmenter son acidité et débarrasser la pâte de ses impuretés. Ensuite, la matière est renversée dans des sacs placés sous presse manuelle consistant à en réduire considérablement l’eau et recueillir l’amidon pour la salle de tamisage en vue de faire passer la pâte à travers les mailles des différents tamis. Du tamisage, l’on obtient l’attiéké agbodjama (grains uniformisés) en gros grains et petits grains, l’attiéké président, premier ministre, l’attiéké simple (grains non uniformisés) », explique en partie le responsable de la qualité, Paul Bamogo. Il poursuit en disant que le produit est, par la suite, étalé sur des tables sous ventilation dans la salle de pré-séchage dans l’optique de réduire l’eau, sous l’influence des rayons solaires, avant l’étuvage pour le passage à la vapeur.
Enfin, explique Paul Bamogo, c’est le conditionnement des produits finis dont les prix sont de 1 000 F CFA et plus. Aux dires de Mme Zoumbara, sa production d’attiéké remonte au temps de « l’Opération Bayiri », qui était un retour forcé des Burkinabè au Burkina Faso, en 2002, à la faveur de la crise ivoirienne. Elle s’est donc initiée, en 2004, à la transformation des tubercules de manioc en attiéké en se confrontant à un problème de qualité. La promotrice de NanAlim se réjouit, par ailleurs, du fait qu’elle ait découvert la transformation du manioc en pâte de placali qui est le même que celle de l’attiéké. « Cette innovation a permis en 2008, le financement d’installation des femmes dans les quartiers de Ouagadougou en mini groupes. Aujourd’hui, il y a des centaines de femmes actives dans ce secteur », soutient-elle.
Sabine Zoumbara/ Nana se souvient aussi de l’obtention d’unités de production et la découverte de la variété V5 par l’INERA au Burkina Faso, fruits de son innovation. L’expérience amère qu’elle a vécue remonte en 2008 avec la production de trois tonnes (t) d’attiéké frais sur commande et qui n’ont pas été prises. Dans cette aventure, son partenaire, la GIZ a bien apprécié la transformation de l’attiéké frais en attiéké déshydraté après étalage au soleil. Ce qui la conduit à Berlin pour aller préparer la dégustation après que la GIZ ait commandé 100 t d’attiéké pour la semaine verte de Berlin en 2009. Fier également de cette trouvaille, le ministère en charge de l’éducation, à l’époque, s’engage.
En 2016, la DG de NanAlim se rappelle, en outre, des 57 millions FCFA contractés en prêt pour installer son unité de transformation, sur plus de 3 000 m2, fonctionnelle à partir de 2017. Très vite, elle signifie que l’idée aussi est venue d’enrichir de l’attiéké séché à la carotte, au haricot vert, au moringa, aux feuilles de manioc, aux épices (l’ail, persil, céleri), au poisson sec et au soumbala et de mettre au point la farine infantile à base d’attiéké disponible de nos jours.
Le Cabinet Sodia-Qualité, un appui à NanAlim
Le Cabinet Sodia-Qualité accompagne les entreprises à la certification qualité et sécurité sanitaire des aliments, créé en 2006 après avoir acquis une expertise avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) de 2001 à 2006. Sa première responsable, Fatima Segda/Sabo, confie qu’elle appuie l’entreprise NanAlim depuis 2008 dans le domaine de la qualité en partenariat avec la FIAB et la GIZ. « En 2012, j’ai pu acquérir avec la Maison de l’entreprise, un financement de près de 50 millions FCFA pour former les différentes régions du Burkina Faso », rappelle-t-elle. Mme Segda affirme que la société NanAlim a pu satisfaire aux exigences de la Norme burkinabè de qualité (NBF), la base de toute démarche en sécurité sanitaire des aliments.
« Ce qui nous reste à faire, c’est atteindre la norme iso 22000 pour allier sécurité sanitaire des aliments et management de production d’aliments avec le soutien du Fonds agro-industrie financé par le Royaume du Danemark », assure-t-elle. Pour le chargé du projet au Cabinet CGF Afrique, Ben Youssef Dembélé, NanAlim, à travers sa volonté d’étendre sa capacité de transformation, tout en fournissant des produits de bonne qualité, a bénéficié du Fonds agro-industrie, dans le cadre du projet d’appui-conseils aux Petites et moyennes entreprises (PME) de transformations agro-industrielles.
« L’objectif est de permettre aux opérateurs économiques du secteur agro-industriel de connaître une croissance inclusive », fait comprendre M. Dembélé. Quant au DGA de NanAlim, ancien stagiaire en 2020, il relève que l’entreprise est caractérisée par le leadership de sa promotrice qui est salutaire. Le secret de la réussite est la volonté de Dieu, selon Mme Zoumbara, dans un climat convivial. Elle a plusieurs responsabilités à savoir les fonctions de présidente de l’ATETASR, de présidente de l’Union nationale des sociétés coopératives de transformatrices de manioc, présidente de l’Interprofession filière manioc, avec à la clé, la participation à plusieurs foires nationales et sous régionales.
Mme Zoumbara est également titulaire de plusieurs distinctions à l’image de la meilleure entreprise dans le cadre du championnat des PME et industries agroalimentaires nationales, Faso agroalimentaire Award 2019, du prix burkinabè de la qualité en 2018 et 2021, du grand prix du président du Faso en 2019. « Je demande à l’Etat d’intensifier la production de manioc par l’irrigation pour réguler les prix », lance-t-elle. Le contexte sécuritaire explique qu’en 2022, l’entreprise offre deux tonnes d’attiéké aux Personnes déplacées internes (PDI) et des formations à leur endroit ainsi que d’autres œuvres caritatives à des organisations de femmes. La promotrice déplore cependant, les difficultés de commercialisation que la société entend résorber.
Source
Sidwaya
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